Selon le SCFP le Canada ferme les yeux sur les violations des droits de la personne en Colombie


En tournée en Amérique Latine, Stephen Harper a rencontré Alvaro Uribe, le président colombien, pour parler affaire. En fait, le Canada ambitionne de jeter les bases d'une négociation trilatérale avec la Colombie et le Pérou pour une nouvelle entente de libre échange. Selon un communiqué canadien, selon "favorisera le dialogue entre le gouvernement et le monde du travail" et permettra de "donner suite aux problèmes liés à la santé et à la sécurité".

Tout cela fait grincer des dents de nombreux syndicalistes qui ne sont pas sans savoir que la Colombie est tristement célèbre pour les assassinats de militants ouvriers et paysans. "Les droits de la personne doivent être à l'ordre du jour de toute discussion internationale et le Canada se doit de nous représenter, pas à titre d'agent d'affaires et de représentant des intérêts américains," a déclaré Paul Moist, le président national du SCFP.

"Le Premier ministre veut donner l'impression qu'une conversation amicale avec le président colombien règlera tous les problèmes, poursuit M. Moist. Alors que nous sommes face à une situation qui est à l'origine de la mort de milliers de militants des droits de la personne et des syndicats.

"Le SCFP rappelle que, selon Amnistie internationale, la Colombie est l'un des endroits les plus dangereux au monde pour les syndicalistes et les journalistes. Les forces paramilitaires continuent à cibler les individus qui défendent les droits des pauvres, qui font la promotion de la syndicalisation, qui se prononcent contre les ententes de libre échange et la privatisation ou encore qui défient le gouvernement et ses politiques pro américaines.

Bien que le gouvernement Uribe ait fait certains efforts pour faire diminuer la violence et l'influence des paramilitaires, de récentes enquêtes menées par les services de police ont mis à jour l'ampleur du soutien que les forces paramilitaires reçoivent de certains dirigeants au sein du gouvernement. Les syndicalistes affirment que les forces paramilitaires ont opté pour la clandestinité, ce qui ne signifie pas qu'elles ne sont plus en activité et qu'elles ne représentent plus une menace sérieuse pour les militants des mouvements ouvriers et des droits de la personne.

Image: Exemple d'une des nombreuses campagnes syndicales portant sur les assassinats de syndicalistes en Colombie (ici une affiche de la CNT française)